LEGION ETRANGERE : L’émotion d’un officier pardonné par l’Armée

LEGION ETRANGERE : L'émotion d'un officier pardonné par l'Armée

Le capitaine Joseph Estoup avait été condamné en 1961 pour rébellion. Son unité participait alors à un coup d’État contre le président de Gaulle. 61 ans plus tard, il a été fait commandeur de Légion d’honneur. 

73 ans après avoir endossé pour la première fois l’uniforme militaire, le capitaine à la retraite Joseph Estoup se glisse à nouveau dans l’habit militaire. Ce samedi 30 avril, le soldat à la retraite occupait la place d’honneur lors de la célébration la plus importante de la Légion étrangère, la fête de Camerone.

Un aboutissement inattendu, pour cet homme de 93 ans qui portait ce samedi l’un des symboles majeurs de la Légion : la main du capitaine Danjou, figure de cette branche de l’Armée de terre. Et pour cause, en avril 1961, le capitaine d’infanterie Joseph Estoup est arrêté pour rébellion et rendu à la vie civile. 

Quelques semaines plus tôt, son unité – le 1er régiment étranger de parachutistes (REP) – avait participé à ce que l’on appelle le putsch des généraux. Un épisode militaire durant lequel une partie de l’armée française a voulu renverser Charles de Gaulle, pour empêcher l’indépendance de l’Algérie. Finalement, la manœuvre échouera et entraînera la dissolution de tous les régiments y ayant participé.


L’armée : une famille que l’on ne quitte jamais

« On était arrivé à un point de saturation qui fait que personne n’a eu envie de dire non », raconte Joseph Estoup dans ce reportage du 13H de TF1. Le capitaine est dégradé, condamné à une peine de prison et perd le droit de vote. Réhabilité en 1982, il n’a pourtant jamais voulu revoter. « Qui serait capable de me restituer, au nom du peuple français, quelque chose qui m’a été enlevé au nom du peuple français », explique-t-il

Depuis les années 1960, il n’avait pas non plus remis ses décorations. Jusqu’à ce vendredi, où il a été officiellement fait commandeur de la Légion d’honneur. Après plus de 60 ans loin de l’armée, le capitaine Joseph Estoup retrouve la Légion, « sa famille », dit-il. « Je veux vous dire ma reconnaissance, mon affection et ma fidélité », a déclaré l’officier désormais pleinement pardonné par l’Armée. Une famille que l’on ne quitte donc jamais totalement, à en croire la vie de Joseph Estoup.

Benoit LEROY
Reportage Florian LITZLER et Michael MERLETF1 INFO30.04.22