Alby-sur Chéran – Jean Lyonnaz-Perroux, dernier témoin des combats de Chaux-Balmont en août 1944

Mardi 26 avril, Mémoire des pays de Chéran organisait la projection de son dernier film d’archives. Plus de 200 spectateurs ont écouté les témoignages des combattants de 1944 et Jean Lyonnaz-Perroux, dernier témoin des combats décisifs pour la libération d’Annecy.

Paru dans le Dauphiné Libéré par Louise NANCHE – 28 avr. 2022

Jean Lyonnaz-Perroux, président pendant 20 ans de l’association Mémoire des pays de Chéran, est le dernier témoin “de vue” des combats décisifs de Chaux-Balmont.  Photo Le DL /L.N.

Jean Lyonnaz-Perroux avait 12 ans lorsque les résistants ont attaqué un convoi allemand sur la RD 1201, à 150 mètres de là où il se trouvait. « On avait du blé à moissonner, c’était le 14 août 1944, il faisait très chaud. On avait attendu la fin d’après-midi pour partir avec les bœufs chercher les gerbes, raconte-t-il. Lorsque Liliane arriva, essoufflée : “Il ne faut pas partir, les gars du maquis, ils attendent les Allemands”. J’étais en bas avec mon père. On a entendu ronronner, des moteurs, des camions qui arrivent. » Un coup de bazooka, suivi par « une fusillade intense ». « Va te cacher derrière le mur !, m’a intimé mon père, Je reste. Les Boches, je les connais ». Il avait fait la guerre de 14-18, fut gazé et blessé trois fois.

« Un camion a brûlé toute la nuit, les Allemands ont ramassé les cadavres. Le lendemain (le 15 août), ils étaient partis. On a su après qu’ils avaient eu une trentaine de pertes. »

Une association pour garder cette mémoire

Il est difficile de mesurer l’absence de communication de cette époque où « les informations circulaient à vitesse d’homme, soit 1 km/h », rappelle dans ces témoignages filmés, le colonel Louis Jourdan, chef de la compagnie Joubert, commandant de ces combats de Chaux-Balmont.

40 ans plus tard, en 1998, Jean Lyonnaz-Perroux a créé l’association Mémoire des pays de Chéran et initié un travail de recueil des témoignages des combattants. Des témoignages de première main, simples et directs, qui permettent aujourd’hui de réaliser des films d’archives. Un travail de vérité historique qui tient à cœur à Jean Lyonnaz-Perroux, et un devoir de mémoire à l’égard de tous ceux qui sont morts pour que leurs contemporains puissent vivre libres.

« Vivre libre ou mourir », la devise du maquis des Glières, est toujours d’actualité à l’heure du conflit en Ukraine. La liberté est un héritage, et une conquête, jamais un dû. Pour Lili-Clara Perrier, collégienne de René-Long, « la jeunesse doit savoir d’où elle vient pour choisir où elle se dirige. » Pour Jean Lyonnaz-Perroux, elle est un choix de ces jeunes d’autrefois.