OPEX : Les opérations aériennes en bande sahélo-saharienne

Posté le vendredi 18 décembre 2020

OPEX : Les opérations aériennes en bande sahélo-saharienne

Le jeudi 17 décembre, le général de brigade aérienne Stéphane Virem, commandant le centre des opérations aériennes en bande sahélo-saharienne (Joint Force Air Command – Afrique de l’ouest – JFAC AFCO) a dressé une présentation de la composante Air et des opérations aériennes en bande sahélo-saharienne (BSS).

Le général Virem a, dans son introduction, articulé son propos autour de trois idées principales : 

–  la présence de l’armée de l’air en BSS qui concentre son action sur le renseignement, la protection de la Force et le soutien logistique ;

– les missions spécifiques de la composante aérienne qui permettent d’affaiblir et de neutraliser les capacités d’action des Groupes armés terroristes (GAT) ;

– le nécessaire «don d’ubiquité» dont doit faire preuve cette dernière afin de couvrir un territoire, pour ne parler que du Mali, deux fois et demie plus grand que la France.


Le général a rappellé que la France ne travaille pas de manière isolée, mais bien dans une structure intégrée et interarmées, principalement au profit de l’opération Barkhane. Toutefois, il a souligné que l’utilisation des moyens ne se limitait pas uniquement à ce théâtre. En effet, le projet JFAC AFCO concerne les pays du G5 Sahel (Mauritanie, Burkina Faso, Tchad, Mali, Niger), mais aussi les pays de l’arc du golfe de Guinée qui vont de l’Angola jusqu’à Dakar, avec un effort particulier au profit des forces prépositionnées (Sénégal, Côte d’Ivoire, Gabon, RCA).

opex barkhane

Rappellant dans quel cadre s’inscrivait son action en BSS, à savoir le sommet de Pau, il en a souligné les piliers essentiels qui sous-tendent la manoeuvre air :

– combat contre le terrorisme, que ce soit l’État islamique dans le Grand Sahara (EIGS) mais aussi le Rassemblement pour la victoire de l’Islam et des musulmans (RVIM) par le biais d’une approche «beaucoup plus offensive» des modes d’action ;

– autonomie des forces partenaires par le développement de leur capacité à prendre en compte la menace de manière autonome, condition par laquelle « viendra une grande partie de la solution ».


Ensuite, le général a évoqué les quatre niveaux encadrant le dispositif air en BSS : Centre de conduite et de planification des opérations (CPCO), Poste de commandement interarmées de théâtre (PCIAT) à N’Djamena aux ordres du général Marc Conruyt commandant la force Barkhane (COMANFOR), le JFAC AFCO à Lyon pour le Centre de conduite des opérations et enfin les Bases aériennes projetées (Niamey et N’Djamena).

Le général a ainsi décrit les cinq missions principales menées par la composante aérienne :

– renseignement : préparer les opérations, assurer la conduite en appuyant, en orientant la manœuvre et poursuivre la surveillance de l’activité GAT bien au-delà de la zone de concentration des efforts de la main d’œuvre terrestre ;

– l’action directe contre les GAT pour entraver leur liberté en agissant non seulement sur leurs capacités de déplacement, de communication, d’organisation et de logistique « le coeur du pilier » comme l’a décrit le général ;

– protection et réassurance des forces partenaires, et des forces françaises ;

– transport, aérolargage avec comme objectif de donner un peu plus d’autonomie et de souplesse dans l’action terrestre ;

– soutien médical : garantir la prise en compte des blessés pour aller les mettre en sécurité au plus vite.

Enfin, le général a conclu en évoquant l’apport du MRTT Phénix qui offre de la souplesse avec la possibilité  de déclencher une mission à partir de la métropole, « cet avion vient donc ravitailler nos avions chasseurs en BSS et retournent en métropole, ce qui nous donne vraiment une marge de manœuvre nouvelle et particulièrement opérationnelle », puis la formation des Guetteurs aériens tactiques avancés (GATA) avec 70 personnels formés en 2020.

moyens modernes capacite op
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